C’était le 26 août 1944… La libération de Roquefort-les-Pins avec l’arrivée des troupes américaines et canadiennes…
Nous remercions Monsieur Gilles Lecuyer, Président de l’Association Patriotique et des Anciens Combattants de Roquefort-les-Pins, qui partage avec nous un témoignage émouvant de cette journée…
Depuis quelques jours déjà, les quelques centaines d'habitants du village se rendaient compte que quelque chose se passait. Le bruit des bombardements et des tirs d'artillerie se faisait entendre. La garnison allemande qui était installée sur la route de Valbonne avait quitté ses cantonnements, il n'y avait plus de patrouilles sur les chemins de la commune.
Le 26 août dans la matinée, la nouvelle circule dans toutes les maisons. Les américains arrivent par la route de Grasse. Tout le monde veut aller les accueillir à l'entrée du village avec des banderoles, des pompons et des cocardes "bleu blanc rouge".
Mais c'est très vite la débandade, les premiers soldats qui se présentent sont des allemands. Ils sont une dizaine, affolés presque pleurant. Ce sont des polonais qui n'ont pas 16 ans, enrôlés de force dans la Wehrmacht et qui n'aspirent qu'à rentrer chez eux.
Les roquefortois viennent vers eux, les rassurent et les conduisent à la mairie. Une âme charitable leur prépare même dans une lessiveuse une bonne soupe accompagnée de pain.
Enfin, les américains et canadiens arrivent et dans le village, c'est la liesse. "On avait 20 ans et quand ils sont arrivés, on a fait les folles" (sic une Roquefortoise témoin qui a vécu ces instants si forts en émotion et qui nous a conté ses souvenirs). Barres de chocolat, boîtes de corned-beef et chewing-gum sont distribués.
Une vingtaine de soldats s'installent pour deux ou trois jours à l'école qui se trouvait chemin des Pignatons, les autres continuent leur route vers Villeneuve Loubet.
À la sortie du village, quelques kilomètres après les Terres Blanches, c'est l'accrochage. Un soldat américain est tué et un obus de mortier tombe dans le jardin de la maison des Muller, chemin de Valbois. Jeannine qui a 11 ans, est tuée.
Témoignage recueilli à l'été 2009
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